Se réinventer du jour au lendemain ? | Fabienne JOUET

Pouvez-vous nous expliquer comment l’annonce du confinement de la France le 16 mars dernier a impacté votre entreprise ?

L’accueil du public, pour les ateliers couture et les séances en autonomie, est devenu impossible. De même, les ateliers à thème qui étaient programmés durant les congés scolaires n’ont pu avoir lieu. Mon activité habituelle a donc été totalement interrompue.

Pendant cette période de crise sanitaire, avez-vous dû faire évoluer votre activité ?

Au tout début de la crise sanitaire, dès le démarrage du confinement, la mère d’une de mes élèves, infirmière, m’a sollicitée pour des masques. Ensuite, et jusqu’à la fin de confinement, les demandes de masques émanant de particuliers, d’entreprises, d’associations, ne se sont pas interrompues.

Cette période a-t-elle été propice à des élans de solidarité ?

Dans les premiers temps du confinement, étant donné le contexte exceptionnel, j’ai souhaité offrir les masques destinés aux professionnels de la santé, du social, et aux structures d’accueil du handicap qui m’ont sollicitée, et ne pas profiter de la situation. Dans ces circonstances, et pour me remercier, j’ai eu l’opportunité d’être contactée par un journaliste du Courrier de l’Ouest. Le bel article de presse diffusé a généré des contacts, aussi bien de personnes prêtes à m’aider et m’encourager, que de prospects. On a aussi parlé de moi sur les réseaux sociaux.

J’ai également participé à l’élan de solidarité mis en place par ma commune, Verrières en Anjou, pour la confection de masques destinés pour ma part à un ESAT, ce qui m’a permis d’être citée parmi les couturières susceptibles de pouvoir répondre aux demandes de masques des entreprises de notre commune.

Quelles leçons ou quels impacts positifs pouvez-vous tirer de cet épisode ?

Cette situation inattendue m’a permis de vivre positivement le confinement. A titre personnel, être très occupée, ne comptant pas mes heures, a fait que je n’ai pas subi l’isolement et l’inaction. Occupée dans mon atelier, situé à côté de mon domicile, je me suis sentie utile, eu beaucoup de contacts téléphoniques et directs (bien qu’à distance !) avec mes clients, ce qui correspond bien aux valeurs que je recherche pour mon entreprise. D’un point de vue économique, cela m’a permis de générer un chiffre d’affaire plus important qu’avant la crise.

En faisant le bilan de cette situation, je constate d’une part que ma communication semblait efficace car les clients n’ont pas eu de difficulté à trouver mes coordonnées, et d’autre part que je peux avoir plusieurs avantages à diversifier mon offre.