Pouvez-vous nous expliquer comment l’annonce du confinement de la France le 16 mars dernier a impacté votre entreprise ?
Mon CA provient à + de 50% de mon activité dans l’événementiel, en particulier les mariages, donc cette annonce a mis un gros coup à ma saison avec de nombreux reports et annulations, les conséquences se faisant sentir de façon immédiate et sur le long terme (reports sur des weekends de haute saison 2021 = impossibilité de signer de nouveaux clients sur ces dates). Sans parler des événements pros/particuliers qui n’ont pas eu lieu, plus difficile à quantifier mais réel.
Pendant le confinement, les commandes sur ma boutique en ligne de créations en fleurs séchées ont aussi fortement chuté.
Enfin j’ai dû mettre en pause tous mes contrats d’abonnement floral, faute de pouvoir me fournir en fleurs les premières semaines du confinement.
De plus, étant maman de 3 jeunes enfants encore peu autonomes, j’ai aussi dû jongler au quotidien pour m’occuper d’eux tout en essayant de maintenir à flot mon activité.
Pendant cette période de crise sanitaire, avez-vous dû faire évoluer votre activité ?
J’avais un projet depuis quelques temps de me lancer dans la formation.
Cette période m’a permis de mettre en place ce nouvel axe de mon activité :
sessions de mentoring pour conseiller les fleuristes en reconversion
formations sur mesure en one-to-one pour les fleuristes en reconversion ou souhaitant se perfectionner
Du fait de la fermeture de la plupart des grossistes en fleurs, cette période m’a aussi permis d’aller plus loin dans ma démarche éco-responsable en trouvant de nouveaux circuits d’approvisionnement en local pour proposer des bouquets de fleurs françaises.
J’ai ainsi mis en place des livraisons pendant le confinement de bouquets 100% fleurs françaises, la demande a été forte et ça a bien fonctionné. Depuis je continue à proposer chaque semaine en parallèle de mes abonnements un bouquet de saison en livraison, disponible directement sur ma boutique en ligne.
Cette période a-t-elle été propice à des élans de solidarité ?
Il y a eu un fort élan des fleuristes pour proposer des fleurs françaises afin de soutenir la filière horticole française, en grande difficulté pendant la crise puisque les fleuristes avaient dû fermer boutique. Paradoxalement, cette période a permis de mettre en place certains ponts logistiques qui rendaient jusqu’à présent l’approvisionnement compliqué selon les régions. L’offre à disposition en fleurs françaises s’en est trouvée élargie et plus qualitative.
Quelles leçons ou quels impacts positifs pouvez-vous tirer de cet épisode ?
Je pense que cette crise a prouvé mieux que tout qu’il n’est jamais bon de mettre tous ses oeufs dans lemême panier, et qu’il est important de diversifier son activité pour ne pas dépendre d’un seul secteur.
